L'histoire du jeu d'échecs

À la fois complexes et passionnants, les échecs constituent l’un des jeux les plus populaires à travers le monde entier. Mais connaissez-vous vraiment l’origine et l’histoire des échecs ? D’un point de vue étymologique, le mot “échec” est issu du persan “shah” qui signifie “le roi”. Et pour gagner une partie d’échecs, il faut précisément vaincre le roi en l’empêchant de bouger. À l’origine, “échec et mat” se dit “shah mat” et signifie littéralement “vaincu” ou “paralysé”. Plus tard, les civilisations arabes rebaptisent “shah” en “sheykh”, ce qui donna lieu au fameux “sheykh mat”. Derrière ces mots se cachent un jeu riche d’histoires, de légendes et de rivalités.

Mythes et légendes

Le mythe de Sissa

La légende la plus célèbre et la plus plausible concernant l’origine des échecs est celle du brahmane Sissa. D’après cette légende, le brahmane Sissa aurait créé un chaturanga pour distraire le roi. En effet, ce dernier s’ennuyait terriblement et aurait donc promis une récompense alléchante à qui lui proposerait une distraction digne de ce nom. En imaginant le premier jeu d’échecs, Sissa aurait volontairement choisi de faire passer un message à son souverain : Bien que le roi représente l’autorité suprême, il est impuissant lorsqu’il n’est plus entouré de ses sujets et de ses soldats.

La légende de Palamède

La seconde légende est associée à la mythologie de l’Iliade et l’Odyssée. Dans cette histoire, c’est Palamède, le grand rival d’Ulysse, qui aurait inventé le jeu des échecs pour divertir l’armée grecque durant la guerre de Troie. Toujours selon cette légende, Palamède serait l’inventeur des dés, de l’alphabet, de la monnaie, mais aussi des chiffres.

Avant l’an 600

Même si de nombreuses légendes sont associées aux échecs, il faut savoir qu’aucun texte ne fait référence à ce jeu avant l’an 600. À ce titre, il semble impossible que les grecs, les romains ou les égyptiens aient pu jouer aux échecs tels que nous les connaissons aujourd’hui. En revanche, cela ne veut pas dire qu’ils n’avaient aucun jeu de réflexion ou de stratégie.

Par exemple, les égyptiens avaient un jeu de pions appelé le senet. Les grecs avaient un jeu de stratégie appelé la petteia. Et les chinois ont même leur propre jeu d’échecs qui est encore joué aujourd’hui : le xiangqi.

Arrivée en Europe

De l’an 600 jusqu’en 1500, le jeu d' échecs se répand dans le monde entier, et notamment en Europe. Les Arabes sont les premiers à rédiger des ouvrages entièrement dédiés à ce jeu. C’est grâce à l’expansion de l’empire musulman que le jeu est arrivé pour la première fois en Espagne aux alentours du Xe siècle. Très rapidement, les échecs atteignent les pays scandinaves et les pays de l’est.

Il faut attendre le début de la Renaissance pour que le jeu évolue et prenne un nouveau tournant. La reine et le fou adoptent les règles de déplacement actuelles. Le plateau devient bicolore avec des cases rouges et noires. Ainsi, les parties sont plus rapides et la reine devient la pièce maîtresse du jeu.

Les échecs modernes

Grâce à l’union soviétique, l’engouement pour les échecs s’accélère au cours du XXe siècle. En effet, les Russes considèrent les échecs comme un excellent outil de développement intellectuel. Et naturellement, ils excellent dans cette discipline.

Aujourd’hui, de nombreuses compétitions sont organisées aux quatre coins du monde. Les meilleurs joueurs sont classés selon leurs victoires et on les surnomme les “maîtres”. Le titre le plus honorifique est celui de “grand maître international”.